octobre 2019
978-2-84809-337-6
15 x 20 cm
80 pages
9 €
978-2-84809-337-6
15 x 20 cm
80 pages
9 €
Ce qui apparaît dans les textes ici rassemblés et qui revient avec une insistance qui étonne, c’est la représentation de soi en monade : « planète esseulée », « comète » perdue « dans l’univers », avec « une forme de fatigue profonde qui [enferme] en [soi]-même », et l’impression d’être « anonyme » : « Je regarde les gens mais eux ne me regardent pas. Je pourrais être un pot de fleur posé sur une fenêtre, une poubelle qui attend d’être vidée, un fauteuil laissé sur la route. Je suis le décor d’une rue dans laquelle on ne s’arrête pas. Les aiguilles d’une horloge ne sont plus que minuit et midi. Je vis. Je m’assois et j’attends comme si j’avais quelque chose à attendre. Je rêve qu’avant j’étais un être humain. »
C’est encore une autre idée de l’adolescence, qui n’a plus pour horizon l’âge adulte parce que « l’adulte, lui, finit par -ult. Comme ultime. », mais l’enfance « parce que la perte de cet état est, et restera, une plaie à vif » :
« Je n’aime pas l’adolescence. J’ai l’impression d’avoir été arrachée de force sur le quai d’une gare. Qu’on m’a poussée dans un wagon où de sombres inconnus installés sur les banquettes m’attendaient pour fêter ce cap, cette profonde déchirure. […] Et je regarde en cachette le soir, à la lumière des lampadaires du dehors, quelques photos restant de mon enfance. »
Cette intensité d’existence que plusieurs élèves nous ont dit avoir trouvée dans l’écriture, on comprend à lire certains de leurs textes combien ils avaient le sentiment qu’elle leur faisait défaut dans ce monde où ils se sentent souvent « comme dépaysés ». Il est difficile de ne pas y percevoir, confusément, une requête.
Ce projet s’est déroulé dans le cadre d’une résidence d’écrivain initiée par Sylvie Cadinot-Romerio avec la collaboration de Valérie Dambel et financée par le conseil régional d’Île-de-France.
C’est encore une autre idée de l’adolescence, qui n’a plus pour horizon l’âge adulte parce que « l’adulte, lui, finit par -ult. Comme ultime. », mais l’enfance « parce que la perte de cet état est, et restera, une plaie à vif » :
« Je n’aime pas l’adolescence. J’ai l’impression d’avoir été arrachée de force sur le quai d’une gare. Qu’on m’a poussée dans un wagon où de sombres inconnus installés sur les banquettes m’attendaient pour fêter ce cap, cette profonde déchirure. […] Et je regarde en cachette le soir, à la lumière des lampadaires du dehors, quelques photos restant de mon enfance. »
Cette intensité d’existence que plusieurs élèves nous ont dit avoir trouvée dans l’écriture, on comprend à lire certains de leurs textes combien ils avaient le sentiment qu’elle leur faisait défaut dans ce monde où ils se sentent souvent « comme dépaysés ». Il est difficile de ne pas y percevoir, confusément, une requête.
Ce projet s’est déroulé dans le cadre d’une résidence d’écrivain initiée par Sylvie Cadinot-Romerio avec la collaboration de Valérie Dambel et financée par le conseil régional d’Île-de-France.